Ivresse

Au creux de ces années obscures et ténébreuses
Au fil de ce passé d’espérances malheureuses
J’ai enfin cru en moi, et pris goût au savoir
Seule chose qui nous permet d’illuminer le noir
J’ai voulu tout comprendre, toutes ces riches pensées
Celles des hommes heureux, et celles tourmentées

Face à cette connaissance, ces montagnes de livres
Plus sûrement que d’alcool, je me suis sentie ivre
Étourdie, effrayée, par cette immensité
Cet amas de culture tellement hors de portée
Ces sciences inaccessibles à mon temps limité
Ces dons faits par certains à toute l’humanité

Je rêve moi aussi d’être dans ces rayons
De voir mon nom écrit sur l’un de ces ouvrages
D’être de cette grande chaîne même un faible maillon
Et de voir d’autres yeux s’attarder sur mes pages
Je rêve moi aussi d’écrire mon propre livre
Car face à tous ces mots, je me suis sentie vivre.