Sous-marin
Ô monde sous-marin aux lumières tamisées
Matrice douce et féconde qui nous a enfantés
Paradis de silence aux millions de reflets
C’est la vie toute entière qu’un jour tu as bercée
Cachée sous la surface, différente, isolée
Inaccessible aux hommes qui d’oxygène privés
Plus de quelques instants n’y pouvaient pénétrer
Tes flots comme une armure longtemps l’a protégée
Mais enfer aujourd’hui où vos cris amplifiés,
Les lumières blessantes de vos néons braqués,
Provoquent le chaos dans ce jardin de paix :
Nos blessures sont immenses quand pris dans vos filets
Nous voici dans ce monde, hors de l’onde, hébétés
Hurlant notre douleur de ces mille cris muets
Même si votre aquarium semble réalité
Privés de liberté, on ne peut respirer